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                               Bruxelles, le 29 avril 2020

 

 

Monsieur Le Ministre Président,

 

Tout d’abord, La FeBeT tient à remercier le Gouvernement pour la suppression de la taxe régionale et l’octroi d’une aide de 3.000 € par exploitant taxi.

 

Mais en examinant les chiffres, nous sommes étonnés de voir que vous débloquez un budget de 4.500.000 € alors que les Taxis et les vraies LVC ne représentaient jusqu’en 2014 que 853 exploitants, dont 62 exploitants de LVC. Aujourd’hui, suite à l’entrée controversée d’Uber, nous comptons 1.584 exploitants dont 805 pour les LVC. Il y a donc eu 731 nouveaux exploitants de LVC affiliés à Uber ayant reçu une licence de la Région au cours des 4 dernières années, dont 221 en 2019. Et cela bien sûr sans parler des +- 1500 LVC de Wallonie et de Flandre qui sillonnent les rues de la Capitale jour et nuit et qui ont l’audace de réclamer à la Région de Bruxelles les mêmes subventions que leurs collègues bruxellois.

 

Cela étant dit, nous venons à nous poser plusieurs questions. Est-ce que vous trouvez normal que la Région par définition le contribuable, consacre 2,2 millions € à de tout nouveaux exploitants mis sur la route par Uber au mépris de la réglementation taxi ? En tous cas dans l’esprit de celle-ci comme le reconnaissait l’ancien Ministre des taxis Pascal Smet. Les deux principaux partis francophones de votre Gouvernement, le PS et Ecolo, avaient tous deux fermement condamné les agissements d’Uber avant les élections de l’an passé. Que voyons-nous aujourd’hui ? Le Gouvernement donne à ces exploitants de LVC – et donc indirectement à Uber – 2,2 millions €, c’est-à-dire le même montant que le total de l’aide au taxi. Quel est le sens de cette subvention discrète aux véhicules Uber ? Alors que tout le monde sait que la multinationale ne paie aucun impôt en Belgique et se moque de nos lois.  

Le président de la fédération PS Ahmed Laaouej a clamé haut et fort son refus d’aider les entreprises enregistrées dans des paradis fiscaux ! Fort bien. Mais aider les chauffeurs d’Uber, c’est aider la plus emblématique de ces entreprises décriées à persister dans sa fraude ! C’était à Uber à payer ces 2,2 millions, pas aux contribuables Bruxellois.

Si le gouvernement avait pris ses responsabilités et mis en œuvre son propre accord gouvernemental, nous ne serions pas dans la situation précaire que nous subissons maintenant depuis plusieurs années. A travers cette décision de subvention indécente, vous donnez aux Taxis et aux LVC le même statut mais sans toutefois exiger les mêmes obligations et contraintes !

 

 

Vous contribuez ainsi à désespérer les électeurs de notre profession qui ont cru aux discours de défense du service public, parfois même du salariat et en tous cas du refus d’un modèle purement néolibéral et de la jig économie. Comme a encore répété vendredi dans l’Echo, Elio Di Rupo : "Il faut en finir avec le capitalisme sauvage !"

Face à ce soutien financier à Uber, doit-on considérer que les chauffeurs ont été trompés par négligence de certains députés de votre parti qui se sont érigés en défenseurs attitrés de notre secteur avec le soutien prétentieux de quelques exploitants de taxi mal intentionné. Ces personnes aux discours éloquents, où sont-ils aujourd’hui ?

Vous trouverez ci-joint quelques chiffres de l’évolution sous vos législatures des sociétés roulant pour Uber pour que vous puissiez mieux visualiser une réalité que vous semblez ignorer.

 

Ce n’est pas notre premier appel au Gouvernement depuis au moins six mois pour qu’il agisse. Vous avez dans l’urgence du Corona pris une décision qui se voulait généreuse, mais qui est démagogique et incohérente. Prenez donc sans plus attendre une initiative courageuse, cohérente et enfin conforme à vos paroles et même à votre déclaration gouvernementale pour corriger cette nouvelle injustice. Sinon nous serons bien obligés de constater, dans les actes, un soutien indirect du PS et d’Ecolo à la multinationale.

Dans l’attente d’un retour rapide de votre part, veuillez agréer, Monsieur le ministre président, nos salutations distinguées

Le président

Ed-Denguir Khalid

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